Quelques secondes peuvent tout changer. Ces secondes ont changé ma vie et la vie de ma famille pour toujours.
L’ACCIDENT :
16.45h samedi après-midi
Je ne sens plus mes jambes. Je me souviens d’une voiture blanche qui est arrivée en face, sur le mauvais côté de la route. Un grand bruit…
Je me réveille sur le dos parterre. J’ai froid, je veux dormir. Un jeune homme me parle, je suis en sang. J’entends hurler.
Les gendarmes, les pompiers, le SAMU, on me parle, puis, plus rien…
Je me réveille en unité de réanimation. Des tuyaux partout, on me dit que ma jambe a explosée que l’autre est lourdement cassée, genoux, tibia, le crâne, les dents cassées et tout le reste… Ma femme s’effondre.
10 mois s’écoulent à l’hôpital dans la douleur, 5 opérations greffes osseuses, clous, plaques, 6 mois alité sans pouvoir me prendre en charge, c’est dégradant…
Enfin la maison. Soulagement, non, cauchemar : les chambres sont à l’étage, impossible d’accéder aux toilettes. Il faut adapter la maison : trouver des sociétés, établir des devis, voir avec l’assurance. Après 14 mois d’épreuves l’assurance ne nous verse toujours pas de fond. Nous avançons nous-même l’argent des travaux.
27 mois après l’accident je prends ma première douche…
Personne ne nous aide pour trouver des solutions aux problèmes, qui peut financer : le fauteuil, le lit, les entrées de la maison, les rampes et tout le reste… Ne parlons pas d’aller dans les lieux publics rien n’est adapté : restaurants, cinémas, théâtres.
Je suis terrorisé en voiture, les deux jambes broyées, les douleurs, 30 mois de morphine, à cause de ma blessure au crâne, je suis maintenant épileptique…
L’accident m’a arraché brutalement de mon travail après 20 ans, je m’étais construit une réputation solide et respecter j’avais un avenir brillant. J’ai été licencié pour « des raisons personnelles de santé ».
3 ans après l’accident, les douleurs m’obligent à consommer de très forts calmants, ceci a un impact direct sur mes capacités mentales, la concentration, la parole, l’assimilation, je n’ai plus de mémoire. Je suis déclaré TOTALEMENT INAPTE A TOUT TRAVAIL, mis en invalidité.
Etant en invalidité, je ne suis pas enregistré aux ASSEDIC, je n’ai pas l’indemnité chômage. Ma pension d’invalidité représente environ 30% de mon ancien salaire. Comme je ne cotise plus à la Sécurité sociale, je vais la perdre. Ma retraite sera gravement diminuée.
Après toutes ces épreuves j’ai plongé dans une dépression profonde, j’ai perdu 25 kilos, je me suis isolé de ma famille, mon mariage a frôlé le point de rupture, j’ai pensé au suicide…
J’ai demandé de l’aide, je commence à remonter la pente, c’est très difficile avec toutes ces injustices vécues à cause de cet accident.