Le gouvernement sûr de ses radarsLe ministère de l'Intérieur assure que "toutes les garanties" sont réunies pour éviter une "erreur matérielle ou humaine" dans les contrôles de vitesse.Mardi, Auto Plus révèle un rapport officiel datant de 2006 qui met en évidence d'importantes "erreurs de mesure" des radars de vitesse fixes ou embarqués
Peut-on faire confiance aux
radars ? Fixes ou embarqués, ils calculeraient mal la vitesse des véhicules, en raison de leur mauvais positionnement, révèle l'hebdomadaire
Auto Plus mardi. "
Il n'y a pas de cas d'erreur constaté", répond-on au ministère de l'Intérieur, qui assure que "
toutes les garanties" sont réunies pour éviter une "
erreur matérielle ou humaine" dans les contrôles de vitesse. De toute façon, "
chaque fois qu'il y a une erreur évidente, les verbalisations sont rejetées et les points ne sont pas retirés", a déclaré Michèle Alliot-Marie à la presse, à l'issue de son audition par la commission élargie sur le budget Sécurité à l'Assemblée nationale.
Au coeur des révélations d'
Auto Plus, l'angle du
radar par rapport à l'axe de la route. Selon un rapport réalisé en 2006 par le secrétariat général de l'administration de la police de la préfecture de la zone de défense est (Metz), et dont le magazine publie quelques passages, il existe des "
erreurs de mesure (...) engendrées par le mauvais positionnement fréquent des cinémomètres radar fixes et embarqués". Le document a été transmis, en juin 2006, selon
Auto Plus, à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à la Direction de projet interministériel pour le contrôle automatisé (DPICA). D'après les informations publiées par
Auto Plus, les
radars, pour être fiables, doivent nécessairement respecter un angle de 25°. Or, aucun agent ne vérifie jamais cet angle. Pourtant, u
ne erreur de un degré dans le positionnement de l'appareil entraîne une augmentation ou une diminution de 5 km/h, sur le calcul de la vitesse.
80% d'innocents ?
"
Sachant que 80% des verbalisations faites par radar depuis 2003 concernent des excès de vitesse de moins de 19 km/h, cela signifie qu'il y a potentiellement 80% des personnes qui ont été verbalisées qui pourraient être innocentes", analyse Maître de Caumont
, qui conseille aux 80% automobilistes concernés d'aller contester en justice leur PV en se munissant notamment de ce rapport.
Le ministère ne nie pas le rapport. Dans un communiqué, il souligne même qu'à la suite du rapport, "
une étude a été confiée à l'Inspection générale de la police et expertisée par la direction du programme interministériel de contrôle automatisé". Cette étude, "
rendue en juillet 2006", montre effectivement que "
si l'angle du radar par rapport à l'axe de la route n'est pas conforme, la vitesse relevée n'est pas exacte". Mais elle constate aussi que "
si l'angle est exact, les mesures de vitesse sont très précises".
Le ministère ajoute qu'"
afin de s'assurer que les procédures soient bien respectées et que l'angle soit exact, les policiers et les gendarmes, qui utilisent les radars embarqués, sont formés pour les paramétrer conformément aux spécifications des appareils". "
Dans chaque véhicule doté d'un radar, un jalon permet de le positionner selon l'angle requis, et une butée sur le radar assure qu'il soit bien orienté à 25°. Les radars fixes sont eux paramétrés lors de leur installation selon l'angle de 25° requis", a-t-il expliqué. "
Toutes les garanties sont donc réunies pour qu'aucune erreur matérielle ou humaine ne se produise dans la constatation de vitesse", conclut le ministère.